Le rodéo est parfois controversé aux États Unis. Certains le fustigent en tant que forme de cruauté animale, d’autres parce que c’est un symbole de culture “redneck”. En tant que touriste en Amérique, je le considère comme un élément de folklore local à côté duquel on peut difficilement passer… et spécialement au Texas. Alors, nous sommes allés aux Stockyards de Fort Worth et nous avons pris des billets pour le concours de rodeo. Nous avons vu pas mal de patriotisme, un peu de sexisme et un acte de lasso sur les veaux assez choquant. Mais c’était trop fou et amusant pour qu’on s’en formalise…
Les Fort Worth Stockyards sont un lieu important pour comprendre l’histoire du commerce du bétail aux États-Unis et pour admirer du rodéo en salle. L’endroit est historique : il a ouvert en 1890 et était l’un des plus grands marchés de bétail du pays. Aujourd’hui, les gens s’y rendent pour faire du shopping et assister à un spectacle au Cowtown Coliseum. Je m’attendais à un lieu hyper touristique, un peu “faux” à la Disneyland, mais en fait c’était plutôt authentique et nous étions tous les deux surpris d’être les deux seuls touristes étrangers dans le coin. Même les touristes américains avaient l’air locaux et tout cela avait l’air sérieux. Le Cowtown Coliseum accueille une compétition de rodéo nationale, ce qui explique peut-être pourquoi cela n’est pas qu’une attraction touristique.
Shopping de cow-boy
Il y a un mini centre commercial devant le Cowtown Coliseum, vraiment plaisant pour du lèche-vitrines. Il y a des cow-boys partout… Dur de dire s’il s’agit de touristes déguisés en cow-boys, ou de vrais cow-boys, mais on comprend pourquoi ils sont là : chapeaux, jeans et santiags en cuir. Partout.
Backstage du Cowtown Coliseum & musée du rodéo
On a vu des cow-boys s’enregistrer pour participer au rodéo ce soir là. L’un d’eux m’a même donné un ticket gratuit !
Derrière le Cowtown Coliseum, on a trouvé des chevaux qui attendaient patiemment d’être les stars du spectacle. Ils étaient très affectueux.
Le Cowtown Coliseum accueille un petit musée intéressant sur le rodéo, avec des objets anciens comme une affiche du premier cow-boy noir ou une très vieille selle.
Le spectacle de rodéo
On a commandé assez de Bud Light pour tenir deux heures. La soirée commence avec un spectacle patriotique – tout le monde a du se lever et chanter Star-Splangled Banner… on a fait de notre mieux pour ne pas avoir l’air trop décalés. Le spectacle continue avec un acte de “cow boy clowns” et un autre un peu misogyne impliquant des femmes du coin représentées comme les candidates idéales d’un concours de danse. 
Après cette longue intro commence ce pour quoi tout le monde est venu : le bull riding. Monter un taureau est la forme de rodéo la plus connue même si cela n’est pas la plus typique (monter à cheval est une compétence plus classique du cow boy). Aucun des participants ne réussit à rester plus de 8 secondes sur le taureau. C’était hyper difficile à photographier ! Mais vraiment drôle à regarder.
Vous comprenez un seul mot sur ce flyer ?
Ensuite, nous avons vu du calf roping. Le principe de base, c’est qu’il y a un veau lâché dans l’arène, et le cow boy doit l’attraper avec le lasso le plus vite possible. J’ai appris ce soir là que cette épreuve avait à l’origine un but utilitariste : lorsque les cow boys devaient voyager pendant plusieurs jours avec le bétail, ils devinrent experts comme des bergers, faisant tout pour garder le troupeau en sécurité et en ordre. Perdre un veau ou une vache était un véritable drame. Dans ce contexte, le vrai rodéo, c’est le calf roping.
Le veau est étranglé avec le lasso. Il ne meurt pas, mais il a mal – si ça ne le blesse pas. C’est difficile à regarder… J’ai trouvé la plupart des épreuves de rodéo acceptables, mais le calf roping c’est vraiment cruel surtout dans un but récréatif. Les traditions ont dures à changer.
Les femmes font aussi le calf roping. Les femmes cow boy sont super cool, malgré les différences de traitement qu’elles semblent endurer.
Ce qui rend le rodéo vraiment sympa à voir c’est surtout l’art de monter à cheval. Je n’ai jamais vu de meilleurs monteurs avant, à part peut-être en Mongolie. Contrairement au bétail, les chevaux sont presque sacrés aux États-Unis.
Le rodéo se commence jeune. Nous étions époustouflés par l’âge des candidats. Ils ont tous l’air juvénile et il y avait beaucoup d’enfants en habits de cow boy.
Cette visite était une bonne expérience, malgré l’aspect culturel très spécial. J’ai beaucoup aimé le spectacle de rodéo, mais ne le recommanderais à personne de sensible par rapport à la cause animale. Il faut savoir pour quoi on paye et le faire sans complexe.