Henri et moi essayons de dépenser sagement, en général —nous sommes même allés jusqu’à dépenser moins de 5$ par jour— mais il y a une expérience pour laquelle nous voulions nous lâcher : une visite du Kennedy Space Center, à Cap Canaveral (Floride). Je ne suis pas une vraie fan d’astronomie et de conquête de l’espace, mais bon, personne ne peut être indifférent aux expériences humaines en matière de fusées, alunissage, etc. C’est un domaine fascinant.
Récemment, le buzz autour d’Elon Musk et SpaceX m’a vraiment intéressée. Peut-être ne serez-vous pas d’accord, mais j’ai l’impression que la NASA était en train de devenir un truc complètement ringard, quelque chose du monde d’avant 2000… En plus, c’est cher pour les contribuables, le retour sur investissement est incertain, donc c’était condamné à devenir quelque chose de presque impopulaire dans un monde « en crise ». Je suis sensible au fait que des gros geeks très riches aient décidé de reprendre le flambeau de la conquête de l’espace au 21e siècle, via de l’investissement privé et des motivations extérieures à la recherche scientifique. En France, on avait un programme plutôt sympa (Ariane) mais j’ai l’impression que c’est dans les choux… on en entent plus parler. Mais en France, et plus généralement dans l’U.E, nous n’avons ni Jeff Bezos, ni Elon Musk pour rentre tout ceci profitable.
Quoi qu’il en soit, c’est incroyable d’assister à un lancement de fusée et c’est le genre d’expérience qu’il faut faire une fois dans sa vie. On a eu la chance d’admirer le lancement du Space X Falcon 9 le 30 mars 2017. C’était la première fois dans l’histoire de l’aérospatial qu’une fusée décollait avec succès en réutilisant des composants d’une autre fusée.
On a emporté des jumelles, qui se sont avérées très utiles.
Il faut être sur ses gardes à l’heure prévue du lancement, car on n’entend pas la fusée décoller. La vitesse du son est de 340 mètres / seconde, donc on entend le grondement seulement 20 secondes après la fin du compte à rebours. D’ailleurs, il n’y a pas de compte à rebours comme dans un film : la base ne communique pas avec les spectateurs lambda. Il y a juste un présentateur payé par le Kennedy Center qui n’arrête pas de répéter “Ca pourrait arriver à chaque instant, tenez-vous prêts !”. On a entendu dire que parfois les lancements ont beaucoup de retard, et les spectateurs ne savent pas vraiment si la fusée va décoller. Heureusement, notre fusée était à l’heure !
Elle est en route !
Au moment où la capsule se sépare du reste, tout le monde applaudit. J’ai entendu beaucoup de “amazing” et “woooooow”.
On a trainé un peu sur le site avant de reprendre le bus du retour. Il y avait beaucoup d’employés de SpaceX qui se tapaient dans les mains. C’était vraiment une scène de l’Amérique grandiloquante qui réussit, un truc à la Top Gun (en plus moderne).
Combien : on a payé 50 $ chacun pour accéder au Kennedy Space Center, puis 20 $ (+ quelques dollars de taxes) pour accéder au site de visionnage du lancement. Une fois arrivés sur le site, on a réalisé que bien sûr il y avait d’autres sites pour voir le lancement gratuitement. Mais bon, on a eu l’expérience complète, et on a gagné du temps. Si vous voyagez avec un petit budget, il y a un camping K.O.A à coté du Kennedy Space Center, qui coute 27 $ pour une tente et une voiture.
Qui a déjà assisté au lancement d’une fusée ?